Projet de loi pour retenir les nouveaux médecins dans le réseau public québécois
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé son intention de déposer un projet de loi visant à obliger les nouveaux médecins de famille et les médecins spécialistes formés au Québec à exercer dans le réseau public durant les premières années après l'achèvement de leur formation.
Cette initiative s'inscrit dans une démarche plus large pour améliorer l'accès aux soins de santé pour la population et renforcer le réseau public de la santé et des services sociaux.
La formation d'un médecin est un investissement considérable pour les contribuables québécois, avec des coûts estimés entre 435 000 $ et 790 000 $, y compris la résidence. Cependant, le Québec fait face à une tendance inquiétante : de plus en plus de médecins formés dans le réseau public choisissent de quitter ce système pour exercer dans le secteur privé. Actuellement, sur les 22 479 médecins qui pratiquent au Québec, 775 travaillent exclusivement dans le secteur privé, une augmentation de 70 % depuis 2020. Cette situation est d'autant plus préoccupante chez les nouveaux médecins qui, après avoir complété leur formation, optent pour des carrières en dehors du réseau public ou dans d'autres juridictions.
Christian Dubé a souligné que cette fuite des médecins vers le secteur privé a des conséquences directes sur l'accessibilité des soins pour les Québécois. « Alors qu'encore trop de Québécois attendent d'être pris en charge, trop de médecins décident, dès le début de leur carrière, de quitter le réseau public québécois. Nous allons prendre les moyens pour que la population ait accès aux soins pour lesquels elle paie », a-t-il déclaré. Le ministre a ajouté que le gouvernement est déterminé à renforcer l'engagement des médecins envers le système public et à assurer que les soins de santé soient accessibles à tous.
Le gouvernement du Québec met également en œuvre plusieurs mesures pour renforcer le réseau public, notamment la réduction de la paperasse administrative afin de libérer plus de temps pour les soins aux patients. Par exemple, les parents ne sont plus tenus de fournir un billet médical pour justifier l'absence de leur enfant à l'école. D'autres initiatives incluent l'octroi de plus de pouvoirs aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) et aux pharmaciens, ainsi que la réorganisation du travail dans le cadre des conventions collectives pour améliorer l'accès aux soins pour les patients.
Avec cette nouvelle législation, le gouvernement espère non seulement retenir les médecins au sein du réseau public, mais également améliorer la qualité des soins offerts à la population. Cette initiative vise à stabiliser les équipes médicales et à s'assurer que les professionnels de la santé exercent là où leur expertise est la plus nécessaire, contribuant ainsi à un système de santé plus robuste et accessible pour tous les Québécois.
Source : Cabinet du ministre de la Santé / CNW
Publication Index Santé : 2024-11-04
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